syldeg59
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Posté le:
08 Oct 2008, 00:03 |
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Vendredi soir, alors que des signaux lumineux et des cônes indiquaient que la route était fermée, un camion ne s'est pas arrêté, fonçant sur les pompiers qui étaient en intervention. Le conducteur a été condamné hier soir à six mois ferme en comparution immédiate au tribunal de Béthune.
Ça ne devait être qu'une classique opération de pompage du souterrain, inondé, boulevard Albert-Schweitzer à Hénin-Beaumont, vendredi soir. Mais vers 23 h 15, un Renault Master blanc emprunte le tunnel, alors même que son accès était interdit par des cônes, des signaux lumineux et par un policier municipal. Les pompiers et le technicien qui travaillaient dans le souterrain se sont précipités sur le côté pour ne pas être fauchés. L'un des trois pompiers présents a été blessé au coude. Le camion, lui, a percuté la pompe et a terminé sa course dans le muret central. Le conducteur a calé, a redémarré et a pris la fuite.
« J'ai paniqué »
Hier soir, David Naveri était jugé en comparution immédiate pour mise en danger d'autrui et conduite à vitesse excessive. Sa concubine s'était dénoncée aux policiers samedi matin. Mais dans leurs dépositions, les pompiers avaient vu un homme. Les policiers, qui avaient récupéré le pare-chocs du camion, avec la plaque minéralogique, tombé au moment de l'accident, ont mis la main sur le véritable conducteur dimanche. Au bout de la troisième audition, la concubine finira par admettre que ce n'était pas elle qui était au volant.
En guise d'explication à toute cette affaire, David Naveri dit : « J'ai paniqué ». Il raconte qu'il n'a pas foncé délibérément mais a « donné un coup de volant pour ne pas percuter les pompiers », qu'ils n'avaient pas vus. Un pompier l'accuse d'avoir accéléré. Le prévenu prouve par le zigzag de son camion qu'il a essayé d'éviter les pompiers et le technicien. Ces derniers répliquent que c'est parce que son fourgon avait roulé sur les tuyaux de pompage.
Le procureur Jean-Pierre Roy pose « une simple question : pourquoi avez vous emprunté ce chemin ? » Le prévenu répond qu'il n'avait ni vu ni le barrage, ni les pompiers. Réponse du magistrat : « Ou alors vous rouliez trop vite, ou alors vous étiez ivre mort. » La juge rappelle alors que l'homme a été poursuivi pour homicide involontair : en 2001, alors qu'il était au volant de son camion, les freins ont lâché - selon son avocate - et il a percuté un cycliste. Pour ces faits il a été condamné à deux ans avec sursis en 2006. En 2005, il était condamné pour conduite sous l'empire de l'alcool.
Pour le procureur, qui requiert huit mois de prison, la vie des pompiers et du technicien « a été mise en danger délibérément ».
Le magistrat parle d'un « comportement irresponsable ».
Me Carlier, son avocate, explique qu'« il est regrettable » que le policier municipal qui barrait la route « n'ait pas été entendu ». Du coup, pour elle, impossible de dire avec certitude que son client avait vu le barrage. Si le camion de son client zigzaguait, « c'est à cause du gros coup de volant qu'il a donné pour éviter les pompiers ». Le tribunal a condamné le conducteur à six mois ferme auxquels s'ajoutent 350 E d'amende, 7 000 E euros à payer au SDIS (le service départemental d'incendie et de secours) et à 200 E de dommages et intérêts à l'un des pompiers. •
SÉBASTIEN ROSELÉ
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Lens/actualite/Secteur_Lens/2008/10/07/article_son-camion-fonce-sur-les-pompiers-d-heni.shtml |
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