kraygoon
Nouvelle recrue
Sexe: 
Inscrit le: 24 Fév 2014
Messages: 27
Localisation: Pau
|
 Posté le:
15 Fév 2015, 10:25 |
  |
Ça y est, oui enfin, je le suis.
Un an et demi après avoir entamé les démarches, me voilà sapeur-pompier volontaire.
Un parcours initiatique pas vraiment compliqué mais long, très long quand on attend.
Toute ma jeunesse, on m'a dit que je travaillerai dans « l'informatique », et nul ne s'est trompé, je travaille aujourd'hui en tant que développeur et freelance en communication d'entreprise. Mais il y a trois ans, une fois le train-train quotidien en place, un vide s'est fait sentir, une envie d'être utile, de donner de mon temps pour l'autre...
J'ai tout de suite pensé « pompier » mais je souhaitais que mon investissement soit mûri, réfléchi et profondément ancré dans mon esprit. Je ne voulais pas intégrer une corporation qui attendrait de moi plus que je ne pourrai donner. Alors j'ai voulu voir du côté des associations de secourisme. Moins d'obligations, moins de risques ?
Après une semaine de comparaison entre les différentes associations - sur des critères très variés - j'ai posé mon choix sur la Protection Civile de mon département. Après une courte formation de PSC1, j'ai été invité à participer en observateur à la tenue d'un poste de secours. La claque ! Dès le lendemain, je m'inscrivais pour la formation PSE1 qui allait avoir lieu quelques semaines plus tard. Un certain nombre de postes de secours après, j'enchainais sur le PSE2...
Le secours à personnes s'est donc révélé à moi comme une véritable passion. L'option « pompier » s'ouvrait à nouveau à moi.
Mais, caractère personnel oblige, je souhaitais que ma candidature soit intéressante et motivée. J'ai donc passé une année de plus à rouler ma bosse sur des DPS. Plus de 350 heures de postes de secours par an, je me sentais prêt.
Rendez-vous est pris avec celui qui est aujourd'hui mon chef de centre. Celui qui entre ce premier rendez-vous et maintenant est passé de lieutenant à capitaine.
Après m'avoir demandé un CV, une lettre de motivation vraiment personnalisée, je suis convié à un entretien. Quatre personnes face à moi, des questions sur mon profil, mes formations en secourisme, mon activité professionnelle... Bref les classiques. Je suis sorti de l'entretien sans savoir quoi penser d'autant plus que la « réponse » me parviendrait sous quinze jours.
Mais ce n'est que 3 ou 4 jours après que j'ai reçu un appel un midi du capitaine : dossier accepté par le centre. Renseignements pris, si le centre accepte le dossier, le SDIS suit dans la grande majorité des cas. Un premier sourire mais toujours beaucoup de modération dans mes sentiments.
Dès lors, j'ai eu l'occasion de participer à toutes les manœuvres mensuelles. Une aubaine pour moi me permettant de me familiariser avec le matériel et surtout les autres pompiers. Plusieurs mois passent de la sorte. Manœuvres après manœuvres, repas et apéros (sans alcool pour moi, rare vice que je n'ai pas) s'enchainent mais je reste toujours sceptique. Sceptique et mesuré car tant que je n'ai pas la tenue je n'y croirai pas. Je m'impose ce chemin de pensée pour ne pas être déçu en cas de problème.
Septembre dernier les convocations se précipitent : sport et visite médicale. Et pour faire court, tout se passe bien. Très bien même. Une excellente ambiance et une reconnaissance dès à présent de notre volonté d'engagement. Un vrai plaisir.
En novembre l'ensemble des résultats sont tombés, mon dossier est accepté, je suis apte sans restriction. Mais le plaisir laissera place à beaucoup d'impatience car on m'annonce que mon recrutement sera officiellement acté au 1er février. Trois mois d'attente, encore trois plus, plus que trois mois, j'ai beau le tourner dans tous les sens, c'est long. Le parcours pour devenir sapeur-pompier semble être l'école de la patience.
Janvier arrive et je reçois ma convocation pour la journée d'accueil. Une journée visant à nous présenter le fonctionnement du SDIS tant du point de vue opérationnel qu'administratif. Mais le responsable habillement ne tarde pas à me convoquer pour aller chercher ma tenue pour pouvoir y participer.
Rendez-vous est pris le lendemain, les essais des différents équipements sont rapides, pas le temps de trop profiter de la première fois qu'on enfile ces vêtements. J'en profiterai à mon retour à la maison.
De retour à mon domicile, la tentation est trop forte et résister au plaisir narcissique et insoupçonné de se voir de pied en cap « en pompier » semble impossible. Mais suis-je sapeur-pompier ? Non, pas encore.
C'est lors de cette journée d'accueil qu'a eu lieu l'intégration officielle au corps des sapeurs-pompiers de mon département. La cérémonie de remise de l'écusson départemental scellera mon engagement et le reconnaitra auprès de l'administration.
Depuis ce jour-là je suis officiellement pompier... mais je pense que dans ma tête je l'ai toujours été. |
|
|
