dom49bspp
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07 Déc 2009, 11:32 |
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Éric Guerrin désigne l'endroit d'où est parti le feu, qui a brûlé les 450 m2 d'isolant naturel du toit et des murs. Soit un travail de plus de cinq mois réalisé par deux ouvriers.
Éric Guerrin, un Angevin, a vu sa maison en construction partir en fumée, le 23 novembre dernier. Un sinistre dû, selon lui, à l'absence d'information sur l'inflammabilité du matériau isolant écologique.
« A la fois je m'en veux, et j'en veux au revendeur d'avoir fait passer l'intérêt commercial avant celui de la sécurité. » Neuf jours après les faits, Éric Guerrin a toujours du mal à digérer.
Le 23 novembre, le premier étage de sa maison en construction, dans le quartier de la Doutre à Angers, est parti en fumée. En cause : l'isolant écologique installé sur les murs et le toit.
A l'origine du sinistre : la soudure d'un tuyau pour installer un chauffe-eau. Opération pour laquelle l'ouvrier, habitué à ce type de tâche, a pourtant respecté la procédure ignifuge. Mais lorsque ce dernier aperçoit de la fumée, tout va alors très vite. Il essaye de circonscrire le foyer avec un extincteur. En vain. Il se voit obligé d'appeler les pompiers.
Une intervention de 12 heures
Les hommes du feu arrivent « sept minutes après, rapporte Éric Guerrin, qui est, lui, prévenu sur son lieu de travail. Quand ils ont vu le nombre de foyers avec leur caméra thermique, ils m'ont dit que c'était foutu. »
450 m2 d'isolant réparti entre le toit (couche de 24 cm) et les murs (12 cm) vont brûler entre le lundi, 15 h 20, et mardi, 3 h. Trois équipes, soit 30 pompiers en tout, vont se relayer. Pour éteindre le brasier sur le toit, ils ont recours à la hache pour enlever les ardoises et ensuite arracher l'isolant.
« Je devais rentrer dans ma maison à Noël. J'en ai au moins pour un an supplémentaire »,évalue cet optimiste, qui avoue, dans son malheur, « avoir eu de la chance de ne pas avoir encore aménagé. »
Difficile à avaler quand même. Depuis 1993, il avait racheté ce petit pavillon. Faute de financement suffisant, il avait dû attendre 2008 pour commencer les travaux.
En février cette année, séduit par l'article d'une revue spécialisée, cet écolo convaincu décide d'opter pour un isolant naturel, à base de fibre de bois, de chanvre et de chutes de tissu de l'industrie textile.
Quand il contacte le fabricant, dans le Rhône, ce dernier le met « en relation avec un vendeur de matériaux écologiques du département ». La rencontre a lieu en avril. Et Éric Guerrin ne décolère pas : « Ce dernier ne m'a pas averti du caractère inflammable et ne m'a pas donné le guide de pose. »
Un matériau classé très inflammable
Un document indispensable. Le matériau est classé E, soit « très inflammable et propagateur de flammes » selon la qualification européenne Euroclasse. Mais cela, Éric Guerrin ne le lira qu'après...
Le directeur général du fabricant, joint au téléphone, confirme : « Nous précisons sur les factures et la fiche technique que le produit est inflammable, et que la législation oblige à le protéger avec un parement adéquat. »
Soit pare-feu, de trois types (M0, BA13 ou Fermacell).Information que le revendeur, que nous avons tenté en vain de joindre, n'aurait pas faite.
En attendant, depuis, fabricant et victime sont rentrés en contact. « Il est convaincu des qualités de son produit. Il en livre une quarantaine de camions par semaine »,confie Éric Guerrin, qui veut que sa mésaventure serve d'exemple.
Il propose que « ce matériau inflammable soit posé par des professionnels homologués par chaque fabricant, et ne reste pas à disposition des particuliers dans le commerce ».
Pour lui, l'heure est désormais aux coups de fils aux experts et aux assureurs. Éric Guerrin a aussi écrit au directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo. Une chose est sûre : « Pour les travaux à venir, j'ai choisi un matériau isolant M1 (non inflammable selon le classement feu français). »
Pierrick HAMON.Ouest-France
Moyens engagés
FPT1 EPA VLCG VSAV Angers Académie, FPT1 EPA Angers Ouest, CEAR CEVP Angers chêne vert, VLCOS Angers.
Moyens hydrauliques.
3 LDV dont 2 sur EPA. |
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