Parmi tous les risques auxquels notre département est quotidiennement exposé, le feu de forêt est sans doute celui dont on parle le plus. Au-delà de l’image d’Epinal du sapeur-pompier qui se bat contre les flammes, la lutte contre les feux de forêts est, particulièrement dans le sud de la France, un véritable sacerdoce.
Cependant, en 2010, il n’existait pas encore de groupement chargé de fédérer et rassembler les techniques et usages courants autour de cette spécialité.
C’est désormais chose faite. Depuis le 1er février 2010, le lieutenant-colonel Jean-Pierre Squillari est le chef du groupement Feux de forêt. Cette nouvelle entité est placée sous l’autorité du chef de pôle Opérations/Prévention/Prévision, le lieutenant-colonel Jean-Claude Grand.
Le nouveau chef de groupement explique l’intérêt de cette création : « Dans la lutte contre le feu, c’est la spécialité feu de forêt qui engendre le plus de sorties sur le terrain, dans le sud. Nous l’exerçons régulièrement, en théorie et en pratique. Cependant, en dehors du midi, certains chefs de site ne sont quasiment jamais sortis sur le terrain. Ils n’ont que très peu de pratique ». Et d’enchaîner : « créer ce groupement devenait donc une nécessité, notamment afin de regrouper et fédérer les multiples actions menées dans le département des Bouches-du-Rhône et même au-delà, en accord avec le GNR (NDLR : guide national de référence) ».
Le lieutenant-colonel Squillari, ancien chef du CS d’Aubagne, a donc la tâche de gérer ce nouveau groupement et de mener à bien de nombreuses tâches.
4 personnes pour un groupement
Pour ce faire, il a à ses côtés une équipe certes restreinte, mais extrêmement polyvalente.
Ils ne sont en effet que 4 en tout et pour tout : le lieutenant-colonel Jean-Pierre Squillari et MM Jean-Jacques Nicolaï, Yannick Forno et Vincent Pastor. Mais chacun a une multitude de tâches. Et ils ont un atout de poids, comme l’explique le chef de groupement : « notre crédo, c’est la transversalité. Nous travaillons avec tous les services du SDIS 13. En effet, si nous souhaitons mettre en place des manœuvres, je sollicite l’aide des Opérations. Si nous avons besoin de matériel, nous nous adressons directement au GTL. C’est pareil avec tous les groupements opérationnels et fonctionnels. Je suis un peu l’aiguillon, finalement », glisse-t-il dans un sourire.
Jean-Jacques Nicolaï a notamment comme tâches les préparations des manœuvres feux de forêt, à savoir les repérages, la cartographie, la logistique etc.
Il doit de ce fait préparer la saison feux de forêt, repérer les points de puisage pour les HBE et ainsi alimenter le MAPE (Manuel d’Approche des Points d’Eau).
Il fait aussi partie du groupe simulation qui gère la formation continue des FdF3 à FdF5 par le biais du simulateur feux de forêt, de la préparation aux examens et des manœuvres. Un travail laborieux mais O combien pertinent et utile dans la lutte contre les incendies.
Yannick Forno est quant à lui chargé plus particulièrement du réseau des vigies. Recrutement des guetteurs, nouvelles implantations, entretien des vigies et démarches administratives, cartographie et mises à jour avec le PONT (Pole Nouvelles Technologies de Valabre), vérification de l’application du PIDAF (Plan Intercommunal de Débroussaillement et d'Aménagement Forestier), relations avec les élus délégués à la forêt, telles sont certaines des tâches qui lui sont attribuées.
Vincent Pastor, ancien de l’ONF, est lui aussi en charge de la vérification de l’application du PIDAF, ainsi que des brûlages dirigés, des textes réglementaires et des relations avec les divers partenaires (ONF, comité feux de forêt etc.). Il appartient à la cellule Vulcain, entité pluridisciplinaire composée de membres de l’ONF, de la gendarmerie et du SDIS 13 dont l’objectif est la recherche et l’identification des causes des incendies.
Ces 4 personnes œuvrent dans un seul et même but : fédérer, créer des passerelles afin d’améliorer la qualité de l’intervention et faire appliquer le GNR.
Le prochain objectif pédagogique avoué du groupement ? Au-delà d’une bonne saison feu de forêt, il faut adapter les cours nationaux dispensés lors de la formation continue aux pratiques départementales, tout en respectant le GNR.
Cette équipe dynamique, le lieutenant-colonel Squillari en tête, a conscience de l’ampleur de la tâche. Mais comme l’explique ce dernier : « le travail qui nous est confié est on ne peut plus intéressant. Nous créons quelque chose d’unique en France. Ce groupement est pilote, précurseur. Je suis certain que nous serons une vitrine et que d’autres groupements feux de forêt verront le jour. Nous avons déjà de très bons retours de collègues d’autres départements. Tout cela est de bon augure pour la suite ».
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