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Hier soir, l'alerte a été donnée à 18 h. Selon le scénario, le feu avait pris dans l'une des tours du château de Brissac. Deux grandes échelles ont été déployées pour arroser le haut du monument.
Faux incendie mais vrai exercice, hier soir, à Brissac-Quincé. L'intervention fait suite à l'incendie au château d'Angers, en janvier. Ce matin, c'est au tour de la cathédrale Saint-Maurice.
« Bonjour, je suis le propriétaire du château de Brissac, je constate un dégagement de fumée dans la tour gauche, merci de m'envoyer les secours. » Au téléphone, Charles-André de Brissac garde son calme. Il ne s'agit que d'un exercice. Quoi qu'il en soit, l'alerte est donnée. Le marquis jette un oeil à sa montre. « Il est 18 h 03 », hier.

Pour rendre l'intervention aussi réaliste que possible, un générateur de fumée a été installé dans la tour en question. On s'y croirait. Sirènes hurlantes, les premiers véhicules de pompiers arrivent quelques minutes plus tard.

Tester les échelles aériennes

Une première échelle est déployée, tandis qu'une équipe part inspecter l'intérieur de la tour. D'autres moyens sont appelés en renfort. Une seconde échelle est mise en place.

Ici, pas de problème d'accès, comme ce fut le cas, en janvier, au château d'Angers, alors que le toit du Logis royal était en feu.

La particularité de celui de Brissac est ailleurs : « Avec 45 mètres de hauteur, c'est l'un des châteaux les plus hauts de France, indique le colonel Jean-Marc Chaboud, directeur des services d'incendie et de secours du Maine-et-Loire. C'est donc l'occasion de mettre en position les échelles aériennes, mais aussi de vérifier le bon fonctionnement des colonnes sèches. » Un équipement permanent qui permet d'acheminer l'eau rapidement dans la tour, sans avoir à monter les tuyaux dans les escaliers.

Côté organisation, l'exercice fait appel à plusieurs centres de secours, afin de tester leur coordination. Car si les pompiers de Brissac connaissent bien les lieux pour y manoeuvrer régulièrement, « un feu important nécessiterait d'associer plusieurs casernes ».

Le dernier incident remonte à 2003 : « On a eu un départ de feu dans l'une des pièces du château, à cause d'un sèche-linge, rapporte Charles-André de Brissac. Mais l'intervention rapide des pompiers avait limité les dégâts. »

« 18 très grandes cheminées »

Le maître des lieux fait aussi état d'un feu de cheminée, il y a une vingtaine d'années, dans l'une des « 18 très grandes cheminées » du château ! Là encore, le préjudice avait été mineur. Par précaution, « on vide au maximum les greniers, et on essaie de balayer les charpentes une fois par an, poursuit le marquis. Et puis on fait très attention à l'électricité ; toute installation ancienne est systématiquement supprimée. Mais on a beau faire, il y a tellement de câbles électriques dans un château comme celui-ci... »

Le sauvetage de mobilier était aussi au programme, hier soir. Un déménagement désormais mieux pris en compte, depuis l'épisode du Logis royal. « Nous pouvons stocker dans les anciennes écuries, confie Charles-André de Brissac. Quand au décrochage des toiles, le marquis a une solution pour être rapide : « C'est de découper au cutter ! » Un peu radical, certes, mais efficace.

Vincent COQUEREAU. Ouest-France