dioove
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03 Mai 2006, 19:14 |
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mercredi 3 mai 2006
Déçu, il fait sauter le standard des pompiers
Plus de 900 appels parce qu'il n'avait pas été recruté par les gendarmes ! L'expression d'une « haine » qui amène un Angevin de 19 ans au tribunal.
Il avait « la haine » contre la gendarmerie. L'Angevin de 19 ans souhaitait pourtant en faire son métier. Mais il a été recalé au concours d'entrée. « Finalement, ils ont peut-être bien fait de vous refuser, étant donné votre comportement », souligne, hier, le président Besson, au tribunal d'Angers. À cette seule évocation, les yeux du jeune prévenu s'embuent. Visiblement, il n'a toujours pas digéré son échec.
C'est d'ailleurs par vengeance qu'il décide de s'en prendre à ceux qui représentent, selon lui, les forces de l'ordre. Il téléphone aux pompiers, au Samu, au Samu social, à Enfance en danger, aux policiers. « Vous composiez le 17 pour avoir les gendarmes mais, comme vous habitez en zone police, votre appel était basculé vers le commissariat », souligne le président.
Entre le 1er janvier et le 26 avril, 944 appels ont été comptabilisés ! En une seule journée, il lui est arrivé de téléphoner 81 fois. Il pouvait aussitôt raccrocher comme insulter les pompiers, ou encore lancer une fausse alerte. À trois reprises, ils se sont d'ailleurs déplacés. Pour rien, sauf le jour où le jeune a mis le feu à un container à poubelles. « Je faisais ça « sous » l'alcool. Depuis l'âge de 17 ans, je bois tous les jours, comme d'autres font du sport. »
Dans la salle d'audience, la famille a du mal à ne pas rigoler quand le président cite des insultes proférées au téléphone. Mais les sourires s'effacent quand tombe le chiffre du préjudice estimé par les pompiers pour les 681 appels reçus : 13 096 €. Le masque se fige en entendant le réquisitoire de la substitut du procureur, Isabelle Jubineau, qui a « du mal à croire que tous ces appels malveillants ont été commis sous l'effet de l'alcool. Pas sur une aussi longue durée. » Elle réclame alors dix mois de prison dont cinq avec sursis, et le maintien en détention.
L'avocate, Me Bonneman, rappelle que son jeune client n'a jamais été condamné. Et, même si cela peut paraître « étrange », lui aussi « appelait au secours. Il avait rêvé de devenir gendarme. Il ne savait plus quoi faire de sa vie. » Le tribunal l'a finalement condamné à douze mois de prison avec sursis et obligation de soins, et 140 heures de travail d'intérêt général. Il devra aussi rembourser 929 € aux pompiers.
Guillaume BALLARD.
Ouest-France du mercredi 3 mai 2006 |
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