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07 Jan 2011, 15:21 |
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Lors de leurs interventions, les pompiers se heurtent de plus en plus souvent à des comportements hostiles et imprévisibles. / Photo : Archives Marc Ollivier
C'est le monde à l'envers. En Mayenne, les pompiers sont de plus souvent pris à partie par ceux qu'ils cherchent à secourir. Désormais, ils portent plainte.
Mercredi, un jeune homme de 18 ans a été condamné par le tribunal de Laval à verser 970 € d'indemnisation à un pompier volontaire qu'il avait agressé. Quelques semaines plus tôt, le centre de secours d'une commune rurale avait été appelé par des proches alors que le jeune homme faisait un malaise après une soirée trop arrosée. Il s'était énervé. Et avait frappé à coups de poings ce pompier qui tentait de le calmer.
« Pas question de rester sans réaction »
Il ne s'agit pas d'un cas rare. « En 2010, les affaires d'agressions de pompiers se sont accumulées. C'est un phénomène nouveau mais il n'est pas question pour nous de rester sans réaction. Désormais, nous portons plainte systématiquement auprès de la justice ! » Le lieutenant-colonel Stéphane Morin, directeur du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) de la Mayenne, tient à mettre un terme à des attitudes agressives qui étaient rares avant et qui pourraient se généraliser. Il rappelle : « J'ai le devoir de protéger mes hommes, les professionnels comme les volontaires. »
D'autres affaires du même type ont été jugées en 2010 par le tribunal de Laval. Et à chaque fois gagnées par les sapeurs-pompiers. Comme celle qui concerne une jeune volontaire, injuriée alors qu'elle venait assister quelqu'un qui avait fait un malaise. Ou cette autre, alors que les pompiers interviennent pour un feu d'appartement. « Ils ont été pris à partie par les occupants. Si bien que l'un d'eux a été obligé d'aider les gendarmes pour permettre l'intervention de ses collègues. » Dans cette dernière affaire, des peines de prison ferme et des peines avec sursis avaient même été prononcées.
La Mayenne n'est pas la région nantaise. Ces faits n'ont pas lieu dans une zone urbaine difficile, mais dans un département rural. Où les habitants ont l'habitude de respecter les forces de l'ordre et les pompiers. Et si, heureusement, les interventions se passent généralement bien, le lieutenant-colonel Stéphane Morin refuse une situation qui pourrait décourager les vocations.
« Nous défendons tous nos pompiers. Mais il faut rappeler que les volontaires sont des gens qui donnent de leur temps pour servir. En trouverons-nous encore s'ils reçoivent des coups et se font insulter ? » Le département de la Mayenne compte 115 pompiers professionnels et 1 400 pompiers volontaires.
Jean-François VALLÉE. Ouest-France |
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