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Appellé récemment en qualité de sapiteur par un Expert Incendie du BFI, M. Eric BALAVOINE, pour l'assister dans une expertise sous ordonnance de justice, j'ai été conduit à relever plusieurs facteurs dont il convient de tenir compte en cas d'intervention.

En effet, si l'expertise n'a pu permettre de mettre en évidence une implication des panneaux photovoltaiques dans l'incendie, il est apparu que la façon dont la brigade feu était intervenu manquait de pertinence par rapport aux dangers d'électrisation dus aux installations photovoltaiques.
La brigade d'intervention a en effet attendu que EDF coupe le courant sur le réseau, ce qui a pris environ 2 heures, puis a procédé à l'arrosage.

Pendant ce laps de temps, les panneaux et leurs connexions électriques ont été largement dégradés par l'incendie, et les cables de connexions se sont dénudés totalement sans toutefois cèder.
De telle sorte que l'installation était toujours sous tension de 450 Volts courant continu, et que les cadres aluminium des panneaux pouvait être sous tension.

En l'espèce, en arrosant après deux heures d'incendie, la brigade s'est mise plus gravement en danger dans cette opération que si elle avait arrosé immédiatement, car le fait d'arrêter le courant réseau d'EDF n'était non seulement pas nécessaire ( la coupure usager suffisait pour éviter les risques du courant alternatif réseau ), mais de plus totalement insuffisante, car le danger vient du courant continu produit par les panneaux.
Ce courant continu, en l'état actuel des installations réalisées, ne peut en aucun cas être coupé, sauf a couvrir les panneaux de bâches pour les empêcher de produire.
En effet, il aurait été moins dangereux d'arroser dès l'arrivée sur les lieux, à un moment ou les panneaux et leurs connexions n'avaient pas encore trop souffert de l'incendie, et ou les cables n'étaient pas encore dénudés.

Sur un autre plan, nous avons été conduit à constater que le matériau utilisé pour le système d'étanchéité de cette installation ( d'un modèle extrêmement répandu) n'est autre du polyethylene basse densité, chargé de carbone pour obtenir la coloration noire.
Ce matériau s'enflamme sans difficulté avec un simple briquet et fond rapidement, formant des goutes enflammées qui continuent à bruler même après leur chute. Il contribue largement à la propagation du feu.

Référent TEXTES Sexe: Inscrit le: 14 Sep 2006 Messages: 2926

Bonjour et merci pour cette analyse très interessante,

Si j'ai bien compris la problématique d'extinction réside dans la dégradation du matériel.
Peut-on en ce sens avoir la garantie qu'il n'y aura pas de risque à éteindre un incendie sur panneaux photovoltaïques dès le début de l'arrivée des secours (15 mn à 30 mn environ en comptant le délai de transit et d'établissement) ?
Nos états majors sont assez évasifs sur le sujet ou recommande de faire la part du feu. Quand un batiment est totalement recouverte celà semble assez délicat...
J'ai vu que des socitétés commencent à développer des panneaux qui s'isolent les un des autres en cas de défaillance sur le circuit. Est-ce là la solution ?

Question subsidiaire : la CCS a émis un avis le 5 novembre 2009 avec des règles d'installation pour les ERP. Selon toi ces dispostions sont-elles suffisantes et quel sont les points essentiels à vérifier lors de la réception d'un ERP ?

merci de nous éclairer si tu le peux.

a+

Bonjour,

Une note opérationnelle va paraître dans quelques temps. J'ai rencontré un des officiers y ayant participé (dans le 34) et l'analyse est en fait assez simple: possibilité d'arroser sans risque en jet bâton à un distance supérieur à 8 ou 10m et sans risque en jet diffusé si on est à 4 ou 5m. Les distances exacts préconisée seront certainement indiquées dans la note.
Le danger principal (pour les SP) réside dans la phase de déblais (rupture des éléments) qui doit donc se faire idéalement la nuit.
Les bâches, ça semble gadget et si en cours d'intervention elles s'en vont, bonjour l'angoisse...

Amitiés
Pierre-Louis

Habitué Sexe: Inscrit le: 04 Mar 2011 Messages: 164 Localisation: paris

bonjour,
concernant les baches pour occulter ces panneaux, quelqun peux t il apporter des précisions ??
certains départemement ou pays les utilisent elles?
je ne vois pas bien les possibilités qu'elles offrent dans le cadre d'1 incendie, en effet, plusieurs éléments m'interpellent:
* pour les installer, il faut que les panneaux soient préservés et dans ce cas, des moyens hdrauliques devraient réussir à les protéger
* il faudrait qu'elles soient totalement occultantes
* comment on les accroche ? avec un SP sur le toit ?
* elles doivent résister au feu ?
* sont elles recommandées uniquement au cours des phases de déblai et de dégarnissage ?
merci d'éclairer ma lanterne !!
@+

ggcf a écrit:

bonjour,
concernant les baches pour occulter ces panneaux, quelqun peux t il apporter des précisions ??
certains départemement ou pays les utilisent elles?
je ne vois pas bien les possibilités qu'elles offrent dans le cadre d'1 incendie, en effet, plusieurs éléments m'interpellent:
* pour les installer, il faut que les panneaux soient préservés et dans ce cas, des moyens hdrauliques devraient réussir à les protéger
* il faudrait qu'elles soient totalement occultantes
* comment on les accroche ? avec un SP sur le toit ?
* elles doivent résister au feu ?
* sont elles recommandées uniquement au cours des phases de déblai et de dégarnissage ?
merci d'éclairer ma lanterne !!
@+

J'ai répondu juste au dessus; ça sert à rien puisqu'avec ta lance, tu risques rien.
Les bâches ça se vend. Connaitre sa lance, ça s'apprend. Quand on aura enfin compris que ce qui intéresse les vendeurs c'est qu'on achète sans comprendre, on aura moins de problème budgétaire.
D'autant que les "super baches" à mon avis, on va en voir arrivée, marqué évidement "sapeur-pompier" et là, je te raconte pas le prix...
smile_dort

Un peu comme les chasubles, vendues 1 euros au Leclerc et 50 euros aux SDIS.

Amitiés
Pierre-Louis